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Titanic ou comment exposer un conte 28 août, 2009

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« Titanic. L’exposition » nous propose d’embarquer sur le majestueux vaisseau pour découvrir « les vrais objets, la vraie histoire ».  On invite le visiteur à s’identifier aux passagers en lui remettant une carte d’embarquement avec le nom de l’un d’entre eux.  La prise de la photo du grand départ (disponible moyennant quelques sous à la boutique…je m’en suis abstenu) semble lui promettre une belle expérience. Les salles de ce centre d’exposition situé dans un centre d’achat du centre-ville, le centre Eaton, sont vastes à susciter l’envie de bien des musées. La visite nous fait passer par des décors réalistes – couloir de la première classe, chambre, salle des machines etc. –   et plusieurs objets récupérés dans l’épave, interprétés par des panneaux et vignettes, dans une ambiance sonore adaptée à la scène.  Les humaines victimes de la tragédie sont représentées présentes les photos, biographies et objets personnels de quelques-unes.  La facture plaît certainement aux visiteurs.    http://www.youtube.com/watch?v=yQb0_c8ksZc&feature=related  Une histoire de naufrage spectaculaire, de mort, d’épave, de richesses et de luxe enfouis, voilà qui suffirait à nous émouvoir et à piquer notre curiosité, certes. Pourtant, l’émotion qu’elle devrait susciter semble avoir quitté le navire. Est-ce la faute de l’exposition et de sa muséographie…ou du visiteur que j’étais à ce moment ?  On peut penser que le film à succès de Cameron a trop bien réussi à exposer de manière réaliste tous les éléments de l’histoire.  Il ne reste plus grand-chose à découvrir, sinon quelques fragments et objets tirés des profondeurs de l’océan. Comme bien d’autres, l’histoire du Titanic s’use probablement un peu plus à chaque fois qu’on la médiatise.   Affiche du film TitanicUn autre phénomène pourrait expliquer cette impression d’asepsie émotive de l’exposition : L’histoire du Titanic est passée au cours du 20e siècle du statut d’événement historique à celui de conte.  « Il était une fois une arche de Noé en métal qui a englouti ceux qui, riches ou pauvres, se croyaient protégés par elle… ».  La sagesse populaire que transmet ce conte, comme bien d’autres depuis les débuts de l’humanité, pourrait s’énoncer comme suit : malgré leur orgueil, les humains ne peuvent vaincre les forces de l’univers ni ce dieu mystérieux qui gouverne leurs vies. Une hypothèse parmi d’autres : narré de manière factuelle, le conte du Titanic perdrait-il à la longue de sa force .  Se dissout-il dans un trop plein de réalité et de ses restes matériels remontés à la surface.  Avec lui, l’émotion ?   Une exposition doit parfois se faire conteur et dramaturge et s’éloigner des faits bruts afin de transmettre et actualiser le sens profond d’un événement historique.  Voilà ce que semble dire cette fois mon expérience de visiteur.  C’est probablement le cas du Titanic, après cent ans de remémoration presque permanente des faits.  Sans cette approche, à la longue, le récit du mythique navire pourrait bien faire naufrage, une dernière fois, redevenant ce qu’il fut : un fait divers. 

Un retour aux sources muséal 16 août, 2009

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L’histoire des musées nous apprend que les premiers musées – dans le sens d’un lieu où sont conservés et exposés des objets, furent les temples grecs et romains puis par la suite les églises.  Le fameux « Mouseion » d’Alexandrie était en fait le lieu de réunion d’une académie de savants, les collections royales et la bibliothèque étant à proximité.  Pour un muséologue québécois, à défaut de vestiges de l’antiquité, un retour aux sources devrait périodiquement passer par une visite d’église ou d’un lieu de pélerinage.  Heureusement, beaucoup d’églises catholiques ont hérité d’une architecture qui évoque l’antiquité, ce qui ne peut que renforcer cette impression d’être en contact avec l’origine des musées. Le lieu de prière et de vénération des fidèles dans plusieurs traditions religieuses (qu’on pense seulement aux temples bouddhistes) ne réunit pas seulement une collection hétéroclite d’objets plus ou moins précieux et d’oeuvres d’art.  Il est aussi un lieu où on expose au regard des croyants les mythes et mystères de la foi par le moyen de statues, de tableaux, de citations gravées dans le pierre, de représentations multiples et récits illustrés.  La première exposition d’interprétation, pourrait-on dire, a donc probablement été produite par une église!  Moyen de communication tout autant que lieu de recueillement, le temple doit en effet convaincre et confirmer les croyants dans leur foi par divers moyens qui appartiennent certes à un autre âge mais qui, pour ceux qui ont été élevés et adhèrent à cette culture, sont encore efficaces.  Créer une ambiance qui prédispose à l’expérience souhaitée, impressionner, émouvoir, assurer un certain confort, proposer plusieurs manières de découvrir les lieux (déambulation, action, écoute passive, contemplation, etc.), voilà des principes qui président tout autant à la muséographie de nos musées et centres d’interprétation modernes, mais d’une autre manière. 

Ce médium de communication qu’est le temple-église s’est adapté à l’évolution du dogme avec lenteur et généralement, de manière cumulative.  La réforme catholique suivant Vatican II a évidemment changé la donne dans plusieurs églises, mais les lieux de pélerinages ont souvent conservé leur « muséographie » originelle. Pour cette raison, le sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré vaut le détour (www.ssadb.qc.ca). L’impression de retour aux sources est renforcée par l’aspect du village de Sainte-Anne, étalé serré le long d’une rue principale au pied d’une crête rocheuse comme les bourgs du Moyen-Age ; la basilique est imposante, des chapelles votives s’accrochent à la colline, semblant puiser des profondeurs du roc leurs secrets et leur mystère.    Les photos ci-haut ne disent pas tout.  Il faut sentir le parfum de bois, d’encens et d’humidité, voir les pélerins, allumer un lampion (un geste d’appropriation du lieu), donc être un pèlerin au moins le temps de ce pèlerinage…muséologique.   Une des photos illustre toutefois parfaitement l’accumulation historique des moyens de communication des expositions ecclésiales. Voyez ce diorama  (non, ce n’est pas le bedeau  en train d’épousseter le chemin de croix mais la représentation d’une scène de la vie d’un saint moderne), accolé à des mosaïques, des tableaux, des fresques, des haut-reliefs…et écran de télévision.  Une belle anthologie de la muséographie religieuse dans un type de lieu qu’on n’associe pas spontanément au médium de l’exposition. J’oubliais:  le Cyclorama de Jérusalem, gigantesque scène en 3D réalisée par divers peintres et terminée en 1882. Il fit une tournée de grandes capitales d’Europe jusqu’à Montréal, avant d’être installé à Sainte-Anne en 1895.  Pourquoi y aller, malgré le thème et la scène biblique on ne peut plus paisible et pastorale?  Ce fut le IMAX de l’époque  et peu d’exemples demeurent dans le monde! (http://www.cyclorama.com/fr/histoire.htm Jean-François Leclerc Muséologue Centre d’histoire de Montréal 

Vieux comme le monde…ou presque 10 août, 2009

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Rien de mieux qu’un voyage touristique, où que ce soit, pour réaliser qu’en situation de loisir et de détente, le visiteur naturellement paresseux que nous sommes dans ces moments de farniente aime bien soit se dépayser totalement, soit retrouver en exposition des gestes et des habitudes qu’il connaît bien et qui lui facilitent la vie, sans avoir à se casser la tête.

 

Une visite au Musée de Charlevoix, cette fois, fut l’occasion de vivre une micro-expérience de ce type:  dans un espace de l’exposition permanente sur l’art populaire et l’histoire de la région, un plateau où est disposé un simple album aux pages plastifiées et boudinées.  L’album contient des reproductions de cartes postales anciennes de la région.  Rien de technologiquement avancé et une proposition on ne peut plus familière, celle de feuilleter un album bien assis sur un banc mis à notre disposition (merci!), comme si nous étions chez nos grands-parents.  Le même sentiment de découvrir le passé d’une région comme s’il appartenait à notre propre famille, par la magie du médium archi-connu de la carte postale et l’effet du geste lent de tourner des pages mille fois repris depuis notre petite enfance. 

 

Tout simple, mais tout de même efficace, car inévitablement, au gré de la curiosité, on cherche à identifier la scène ou le paysage représenté.  Il en reste donc quelque chose.

 

En 2001, dans son exposition permanente, le Centre d’histoire a utilisé ce procédé  vieux comme…l’imprimé.  Elle donne au visiteur le sentiment d’être actif et d’avoir le choix.  Ça marche.  Tout dépend du visiteur, évidemment!

 

Jean-François Leclerc

Muséologue

Centre d’histoire de Montréal

 

« Raconte ». Le musée et le travail de mémoire. 7 août, 2009

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Ulysse?

Au gré de mes lectures, je cueille parfois des citations d’auteurs qui n’ont rien à voir avec la muséologie mais qui me semblent exprimer à merveille les fondements de ce que nous faisons dans les musées.  Une de nos missions est en effet de préserver et communiquer le témoignage vivant qui fait partie également du patrimoine mondial, comme on le reconnaît de plus en plus.

Mais quel est l’intérêt de ce travail, pris en charge dans le cas du Centre d’histoire de Montréal particulièrement par son Musée de la personne ww.muséedelapersonne.ca . Pourquoi faire parler, écouter et enregistrer les récits de vie ?  Une accumulation un peu vaine de souvenirs ou un travail nécessaire ? 

L’écrivain Milan Kundera, dans son roman L’ignorance, publié en 2003 chez Gallimard, évoque l’expérience ambivalente des émigrés tchèques après la chute du mur devant leur possible retour dans le pays qu’ils ont quitté sous le régime communiste, comme son personnage Irena, et l’expérience de ceux  qui sont restés.  L’aventure mythique d’Ulysse lui sert de miroir antique pour ancrer une réflexion dont je cite un extrait (pp.36-37) : 

« Pendant les vingt ans de son absence, les Ithaquois gardaient beaucoup de souvenirs d’Ulysse, mais ne ressentaient pour lui aucune nostalgie.  Tandis qu’Ulysse souffrait de nostalgie et ne se souvenait de presque rien. On peut comprendre cette curieuse contradiction si on se rend compte que la mémoire, pour qu’elle puisse bien fonctionner, a besoin d’un entraînement incessant : si les souvenirs ne sont pas évoqués, encore et encore, dans les conversations entre amis, ils s’en vont.  Les émigrés regroupés dans des colonies de compatriotes se racontent jusqu’à la nausée les mêmes histoires qui, ainsi, deviennent inoubliables.  Mais ceux qui ne fréquentent pas leurs compatriotes, comme Irena ou Ulysse, sont inévitablement frappés d’amnésie.  Plus leur nostalgie est forte, plus elle se vide de souvenirs.  Plus Ulysse languissait, plus il oubliait.  Carla nostalgie n’intensifie pas l’activité de la mémoire, elle n’éveille pas de souvenirs, elle se suffit à elle-même, à sa propre émotion, tout absorbée qu’elle est par sa seule souffrance. (…)  Pendant vingt ans  il (Ulysse) n’avait pensé qu’à son retour.  Mais une fois rentré, il comprit, étonné, que sa vie, l’essence même de sa vie, son centre, son trésor, se trouvait hors d’Ithaque, dans les vingt ans de son errance.  Et ce trésor, il l’avait perdu et n’aurait pu le retrouver qu’en racontant.. (…)Mais à Ithaque il n’était pas un étranger, il était l’un des leurs et c’est pourquoi l’idée ne venait à personne de lui dire :  « Raconte ». 

« Raconte ».  Le récit permet donc d’abord à celui qui le porte de retrouver et de consolider le trésor de son expérience et ainsi, de le préserver dans sa propre mémoire.  En sollicitant cette mémoire, le musée devient un déclencheur et contribue à la préservation de ce patrimoine personnel.  Tant mieux s’il peut préserver de manière plus tangible ce témoignage par son enregistrement et sa diffusion.  Quoiqu’il en soit,  le simple fait de demander à une personne de se raconter permettra à sa mémoire d’exister, de s’enraciner dans le présent pour devenir une partie de son quotidien et de ceux qui l’entourent.   

Le patrimoine, c’est d’abord dans la vie qu’il se forme avant d’être adopté et transmis par la collectivité et par les institutions qui en ont la mission. 

Jean-François Leclerc

Muséologue

Centre d’histoire de Montréal

Les absents 31 juillet, 2009

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Une visite à la Prison-des-Patriote, « lieu de mémoire des rébellions de 1837-38 », m’a fait toucher à un des grands défis d’une exposition d’histoire.  Comment créer par des artifices muséographiques une expérience authentique, comment faire revivre les absents dont il est question dans nos expositions, qu’ils soient des personnes ou des événements passés. 

Ce lieu de mémoire est situé au sous-sol  de l’ancienne prison du Pied-du Courant, désaffectée puis acquise par la Société des alcools dans les années 1920.  Ce recyclage a permis de sauver la magnifique façade néo-classique des années 1830, rare exemple de bâtiment institutionnel de cette époque à Montréal, tout en contribuant à sa destruction intérieure par ajouts et transformations successives jusqu’à récemment, dont la démolition du mur d’enceinte.  Heureusement, un centre d’interprétation s’y est installé au début des années 2000 pour nous rappeler que quelque chose d’important s’y passa, l’emprisonnement de centaines de patriotes ayant participé aux insurrections de 1837 et 1838 contre le pouvoir colonial britannique, et l’exécution d’une dizaine d’entre eux.

Le muséologue possédant une formation scientifique, dans mon cas, en histoire, est souvent déchiré entre la nécessité de transmettre l’histoire dans toute sa complexité, les débats qu’elle suscite, sans en masquer le flou, les nuances et les incertitudes, et l’importance de communiquer simplement, esthétiquement, de manière sensible et accessible au plus grand nombre.  De là des compromis muséographiques qui donnent parfois

lieu à une certaine confusion des genres.

L’exposition d’histoire dans un lieu de mémoire doit faire face à un autre défi, plus grand encore, celui de faire parler les traces architecturales et autres vestiges qui témoignent sur place des personnes et événements commémorés tout en les replaçant dans leur contexte.  Nombre de musées logent dans des bâtiments historiques, mais leur installation s’accompagne souvent d’une neutralisation de leur espace intérieur.  Une perte pour le visiteur et pour le patrimoine, mais un gain pour le musée quand sa mission dépasse la mise en valeur du lieu, comme c’est le cas du Centre d’histoire dans une ancienne caserne de pompier de 1903 ou de l’Écomusée du fier monde dans son ancien bain public. Rien de plus embêtant en effet que de présenter une exposition dans un lieu dont la forte présence architecturale vient interférer avec elle et distraire le visiteur de son propos.

Dans un lieu de mémoire, le conflit s’exprime différemment.  L’exposition doit dévoiler le contexte qui explique l’importance du bâtiment mais également permettre de le décoder.  Elle doit aussi favoriser l’expérience sensorielle du visiteur qui vient chercher en particulier dans ce lieu, un contact privilégié avec des personnes depuis longtemps disparues et des événements devenus « historiques », en somme, avec des absents.  Dans les maisons et lieux historiques, la tradition interprétative nous a habitués à des expositions de panneaux au mieux assortis de films et de maquettes.  Je vis souvent ces expos comme une rupture dans l’expérience de l’esprit des lieux. Je les regarde rapidement pour revenir au plus vite à l’émotion et à l’esprit des lieux. L’exposition agit dans ce cas comme un écran plus qu’elle ne révèle le sens du lieu.  Les bonnes intentions pédagogiques de ces présentations sont souvent ennemies de leur efficacité.  Le visiteur de lieux historiques veut avoir l’impression de vivre un contact direct avec le passé.

Pour transformer le vide créé par le temps, l’effacement de la mémoire ou la destruction partielle des traces de leur passage en une présence forte et sensible, la méthode habituelle consiste à remeubler à l’original. Tant mieux si la conservation du lieu le permet.  Le recours aux pièces d’époque (period room) est aussi ancien qu’efficace, donnant l’impression que les occupants des lieux viennent à peine de le quitter.  Ce n’est pas toujours possible, comme à la Prison des patriotes où les cellules et les pièces de la prison d’existent plus.  Une approche artistique, poétique et moins rationnelle de l’exposition contribuerait alors plus efficacement à charger les rares traces matérielles du passé d’une présence forte et convaincante que la classique exposition d’interprétation. 

Comme l’historien muséologue que je suis, les concepteurs ou les responsables de ces lieux hésitent trop souvent à abandonner leurs objectifs bien ciblés de communicateurs pour risquer l’évanescent et l’indéterminé de l’approche artistique, craignant que le visiteur ressorte d’une telle expérience avec le même petit bagage de connaissances mal ficelé qu’en entrant. Le risque est réel.  L’historien veut démontrer, débattre, convaincre par ses mots et en s’appuyant sur des documents d’époque. 

L’exposition la plus classique peut cependant compter sur un atout tout aussi classique mais efficace, le guide animateur.  C’est lui – ou elle, qui est capable de jouer avec le potentiel de l’exposition, qui peut s’adapter au visiteur, à ses attentes, qui connaît bien les forces et les faiblesses du lieu.  La guide en fonction hier à la Prison-des-Patriotes laissait entendre sans le dire ouvertement que ses visiteurs s’intéressaient parfois plus aux conditions de vie et à l’histoire de la prison et des prisonniers, notamment patriotes, qu’à celle des rébellions.  Or, l’exposition permanente de la prison est presque silencieuse là-dessus.  J’ai été particulièrement touché lorsqu’elle m’a fait le récit de l’exécution cruelle et ratée du jeune Joseph Duquette et d’un autre patriote handicapé, de quoi nous faire comprendre qu’aucun pays n’est à l’abri de l’oppression et que les pouvoirs coloniaux et les État répressifs trouvent des solutions étrangement similaires d’une époque à l’autre pour mater la contestation, des Patriotes canadiens aux révoltés ouighours et iraniens. 

Ce que les murs silencieux, les anneaux et les traces presque ignorés par l’exposition ne pouvaient plus raconter, la guide arrivait à nous le communiquer.

Jean-François Leclerc

Muséologue

Centre d’histoire de Montréal

« The » film en exposition. 27 juillet, 2009

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Projection dans une salle d'exposition de la Maison des cultures amérindiennes.  Photo J.F. Leclerc

 

Une brève visite à la Maison des cultures amérindiennes à Mont-Saint-Hilaire m’a rappelé une observation fréquente en exposition.  Un mot sur cette Maison:  un bel édifice sur un chemin montant du Chemin des patriotes au mont Saint-Hilaire, une grande salle destinée à l’animation et deux salles d’exposition avec trois expositions, l’une sur les canots, l’autre sur le maïs et enfin, des toiles d’André Michel dépeignant des autochtones (ce peintre d’origine française a adopté les cultures amérindiennes depuis les années 1970 et surtout, été le promoteur de la construction de cette maison en Montérégie, une idée qui n’a pas d’emblée fait l’unanimité dans cette région).

Faute d’animation  et d’animateurs (le musée semblait en pause en ce dimanche de vacances), le tout paraissait un peu léger, mais après avoir fait le tour, je remarque un groupe de personnes assises devant un écran.  On y projetait un documentaire sur la construction d’un canot d’écorce.  Les gens sont demeurés silencieux et attentifs pendant au moins une trentaine de minutes, même les enfants d’une petite famille.  Pourtant, aucune narration ni musique dans ce documentaire, seulement les rares paroles de l’artisan autochtone appliqué à créer cette merveille de technologie on ne peut plus verte qu’est le canot d’écorce, incluant les matériaux, la quincaillerie -des chevilles de bois, et le scellant fait d’un mélange cuit de gomme d’épinette et de graisse.

Tout ceci me rappelle que l’image en mouvement est toujours captivante dans une exposition, tout dépendant évidemment du type d’exposition.  Ici, dans le dépouillement relatif de cette Maison, elle devenait une véritable attraction qui donnait corps et humanité aux objets et portraits présentés.  Nous n’avions qu’envie par la suite de retourner voir le véritable canot d’écorce de l’exposition, à peine regardé quelques minutes plus tôt,  pour découvrir en le touchant le résultat du patient travail de l’artisan aux techniques si anciennes.

Le document audio-visuel a sa propre dynamique et rappelle l’exposition par son processus d’élaboration:  idée, scénario, recherche, développement, montage etc. Il attire naturellement.  Plus que l’exposition, ses codes sont connus (centenaires ou presque) et sa forme crée une relation très forte, intime, avec le spectateur car elle semble se rapprocher en lui de l’expérience complexe d’exister.   L’environnement habituel du film  favorise aussi cette préférence :  salle isolée, pénombre, bancs ou chaises, repos du corps en somme et concentration.  Ah,  que cela manque parfois dans nos expositions – comme les lieux pour réfléchir et s’asseoir.  Combien sont-ils souhaités par le visiteur et nécessaires à sa visite.

L’ancienne exposition du Centre d’histoire de Montréal présentait un diaporama assez élaboré faisant une sorte de synthèse sympathique sur Montréal et son histoire.  Dans les guides touristiques, « the » film était l’attraction no.1 du musée, ce qui nous étonnait toujours. 

Il faut pourtant l’admettre, même avec la meilleure exposition, lorsque le propos est élaboré (c’est le cas des expositions d’histoire), c’est tout un défi d’approcher l’expérience intense, esthétique, émotive et surtout enveloppante du film.  

 

Jean-François Leclerc

Muséologue

Centre d’histoire de Montréal

Sous l’expo, des créateurs 18 juillet, 2009

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 Salle du cours La peinture et l'inconscient.  École d'été de Mont-Laurier.  Photo de J.F.Leclerc

 

Mes visites d’expo font une pause, pour le moment, mais j’ai touché autrement au thème de ce blogue, soit, ce qui nous branche dans les expos que nous visitons, en vivant cette fois une belle aventure de création.

Sous les pavés, la plage, disaient les étudiants de Mai 68, dit-on.  Pour les paraphraser, on pourrait dire, sous l’expo, des créateurs.  Les concepteurs d’exposition et ceux qui participent à leur élaboration sont en effet des artistes à leur manière comme le sont les réalisateurs de cinémas ou les metteurs en scène de théâtre.  On l’ignore souvent.

Comme au cinéma ou au théâtre, une multitude de personnes, du concepteur, au rédacteur à l’installateur, en passant par le designer et le graphiste construisent l’oeuvre collective de l’exposition. Tous contribuent par leur créativité et leur ingéniosité au résultat final.  Comme au cinéma, dans une moindre mesure, l’exposition naît d’un processus un peu lourd qui éloigne le créateur et le concepteur de sa production, parce que son contact avec le processus est beaucoup moins direct que celui de l’artiste en arts visuels avec son tableau ou son installation par exemple.

Il est donc tout à fait stimulant de vivre à l’occasion plus intensément et directement le processus créatif.  J’ai eu l’occasion de le faire à l’École d’été des arts et métiers d’art de Mont-Laurier. J’avais choisi le cours La peinture et l’inconscient, plus pour le médium acrylique – que je pratique depuis quelques années, que pour l’inconscient avec lequel je m’accommode assez bien en apparence… (je sais bien qu’il joue un rôle essentiel dans toute notre vie et pour les créateurs).

Située dans une petite ville des Hautes-Laurentides, en bord de la rivière Lièvre, cette école offre des sessions de 5 jours avec des formateurs qui sont aussi des artistes et des créateurs professionnels.  Les organisateurs sont accueillants, tout est bien organisé et des activités – conférences, activités de détente – nous permettent de mieux connaître les autres étudiants et de prendre contact avec les gens de la place (dans ce cas, au café Coop Solime Alix).

www.lecoledete.com

La pédagogie de l’artiste Lise Fradet était souple, discrète (parfois un peu trop à mon goût), ce qui a permis aux participants de trouver leur voie en évitant de copier plus ou moins « inconsciemment » le style du professeur.  Cette artiste a abandonné un boulot de secrétaire dans les années 1980 pour se consacrer à son art quoiqu’il en coûte.  La proximité cordiale des autres élèves et professeurs m’a permis de rencontrer et d’échanger avec d’autres artistes aux profils très diversifiés, que ce soit Nicole Lebel (www.nicolelebel.com), qui explore l’abstraction, Lucien Lisabelle(www.lucienlisabelle.com) , photographe dont les photos aériennes magnifiques approchent aussi l’abstraction, Jacques Clément (www.jacquesclement.com) , qui décline le dessin de modèle vivant sous diverses formes et médiums et enfin, Gisèle Richer, artiste de Mont-Laurier travaillent avec des technique mixtes.

Dr Muséo recommande à toute personne associée à l’élaboration des expositions un tel contact avec le processus créatif et avec ceux qui le vivent à plein temps, loin des préoccupations de bon aloi mais intéressées de nos musées à la recherche du public et de notoriété.

 

Jean-François Leclerc

Muséologue

Centre d’histoire de Montréal.

Souviens-toi d’Imagine 30 juin, 2009

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Bien oui, le temps me manque pour alimenter ce blogue, mais je le vois pointer avec les vacances qui approchent.  Patience.  Alors, pourquoi pas un souvenir de l’exposition Imagine au Musée des Beaux-Arts de Montréal, qui date de trois mois environ.  Un succès de foule certainement que cette exposition  Alors, ce qui plaît et comme je le suggère, ce qui marche? 

Un muséologue dans une exposition a toujours un regard un peu oblique et vit l’expérience différemment, mais cela ne l’empêche pas d’y prendre plaisir.  Avouons que cette exposition comme expérience fonctionne.  Pourtant, l’exposition offre peu d’objets originaux ou du moins peu spectaculaires (le piano bien sûr, une guitare etc).  On ne peut tout de même se pâmer longtemps devant des pochettes de disques ou des dessins qui sont à la limite des reliques, à moins d’être un fan fini des Beatles  ou de cette époque, ce que je n’étais et ne suis pas (j’aime bien, c’est tout).  Le propos de l’exposition est finalement assez sérieux - et intelligent – comme il se doit, et nous fait découvrir Yoko et John plus artistes visuels et innovateurs qu’on l’aurait cru, sans oublier leur capacité d’utiliser leur célébrité et les dadas des médias pour faire un marketing efficace de leurs idéaux pacifistes. 

Mais les clés de l’efficacité de l’exposition se trouvent également dans son esthétique franche, dépouillée, avec cette dominante de blanc qui évoque la photo-icône des deux vedettes vêtues de blanc sur leur lit blanc, dans une mise en scène qui tient parfois de l’installation (on reconnaît sans pouvoir les nommer certaines oeuvres ou manières contemporaines des derniers 50 ans), laquelle met surtout en évidence le mobilier-décor et les grandes images.  Le tout tire finalement assez bien les ficelles plus ou moins conscientes de notre bagage esthétique associé aux années 1960 et 1970 et à Yoko et J0hn Lennon. 

Aussi, une mise en scène théâtrale qui rend John et Yoko si présents par leur absence.  On a en effet l’impression de traverser une grande scène de théâtre pendant l’entracte lors d’une représentation, avant que les acteurs n’y entrent à nouveau. Ce stratagème voulu ou non fonctionne.  Il est à retenir pour les expositions qui portent sur des personnages historiques. L’accumulation d’objets, d’oeuvres, de références, de textes renforce souvent le sentiment de leur mort et de leur absence définitives – comme un mausolée, alors que le dépouillement (à grand déploiement dans ce cas!), nous fait sentir leur évanescente présence (le petits film d’art de Yokko Ono où on voit Lennon respirer au ralenti suffit d’ailleurs amplement.)

Les éléments et oeuvres participatives créent aussi une communion entre le visiteur et le sujet de l’exposition.  La planche à clous de Yoko (je crois) nous met en contact direct avec le moment de la création de l’oeuvre et de son exposition des décennies plus tôt.  Les arbres à message aussi, une presque cliché esthétique mais réussi, nous sollicitent. Cela pouvait certainement étonner les visiteurs peu habitués peu habitués à ce genre de jeux dans des expositions d’art.

http://photo.photojpl.com/tour/exposition-imagine

Deux autres clés à mon avis de l’expérience offerte par Imagine, encore plus fondamentales peut-être même si elles ne suffiraient pas à elles seules:  la première, que tous les musées ne peuvent se payer (en raison de leur mission ou de leurs thématiques), un thème ou des personnages mondialement connus, précédés par des décennies de promotion universelles et modelés suffisamment par les médias pour être facilement communicables et être logés dans notre conscient collectif.  La seconde, un message également universel, dans ce cas, pacifiste, qui rejoignait dans ce cas beaucoup celui des plus jeunes plongés dans une autre époque de mondialisation que les années 1960 et 1970 mais de mondialisation tout de même:  il était intéressant de noter dans le cahier de commentaires de nombreux messages portant non sur l’appréciation de l’exposition mais sur la paix et l’amour!  L’exposition précédente sur Andy Warhol avait aussi cet avantage (et ce même traitement théâtral).

À retenir!

Jean-François Leclerc

Centre d’histoire de Montréal

 

 

Pélerinage incertain au Musée des Beaux-Arts du Canada 20 juin, 2009

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Un court séjour à Ottawa m’a permis de faire une pélerinage incertain et programmé par mes impulsions dans la collection permamente du musée. Oui, il y avait bien l’exposition De Raphaël à Carracci.  L’art de la Rome pontificale, intéressante mais très classique (ça va avec le sujet) dans sa présentation. 

Les collections permanentes ne sont pas généralement les plus fréquentées.  On se précipite dans les temporaires, surtout pour les thèmes ou personnages les plus célèbres et connus, mais on néglige l’expérience de découverte absolument agréable et libre qu’offrent les permanentes.  Le MBAO offre une présentation chronologique des tableaux, hormis certaines sections consacrées à des courants artistiques ou des groupes nationaux d’artistes (par exemple, sur les artistes du début du 20e siècle).

Toute l’histoire de l’art y passe.  Il faut être sélectif et ne pas chercher que les vedettes – Monet, Picasso etc.- mais laisser l’oeil et les émotions nous guider.  Et les oeuvres citées ici sont visibles sur le site de la collection du musée.

Tiens, ce Henry Raeburn, un portrait  de 1794-1798 de Jacobina Copland, ce traitement magnifique du tissu qui en soi pourrait être une toile (sans parler de la qualité du portrait). 

 http://cybermuse.gallery.ca/cybermuse/search/artist_work_f.jsp?iartistid=4522

Puis, le fameux tableau de Benjamin West illustrant la bataille des plaines d’Abraham à Québec, en 1759, montrant la mort du général Wolfe à Québec à la manière d’une déposition du Christ de la croix, entouré d’autochtone et de soldats britanniques (évidemment, les Canadiens et Français n’y sont pas même en arrière-plan).  West était américain, le saviez-vous? Et son tableau de 1770 (11 ans après la bataille des plaines d’Abraham), fit sensation à la Royal Academy de Londres par son caractère réaliste.

 Il y a ces Canaletto montrant le Campo di Rialto, et surtout un relatif inconnu pour le profane parmi les vedettes internationales du grand art, Bernardo Belletto, avec un tableau représentant l’Arsenal de Venise d’un réalisme presque photographique. http://cybermuse.gallery.ca/cybermuse/search/artwork_f.jsp?mkey=10044

Et le Saint-François d’El Greco, un de mes peintres préférés de cette période (16e siècle), tant il a un style personnel et presque intemporel.

En passant, si vous voulez sourire un peu, L’Annonce à la Vierge de sa mort prochaine, de Paulus Bor di Orlando, peintre du 17e siècle:  la Vierge sous les traits d’une femme sans charme qui, transposée à notre époque, ferait une excellente serveuse frustrée, dans la cinquantaine, travaillant dans un snack bar défraîchi installé au bord d’une autoroute.  Elle ne semble pas contente du tout, mais pas du tout de cette annonce, avec l’air de dire à l’ange dans un langage plus coloré que celui-ci:  “Hein, je vais vous en faire, moi, une annonce de mort.  On verra qui aura le dernier mot!”

http://cybermuse.gallery.ca/cybermuse/search/artist_work_f.jsp?iartistid=26856

 Mes coups de coeur, les peintres des années 1920 aux années 1950, en particulier les anglais Stanley Spencer, avec un réalisme très chargé et construit, un traitement du modèle du portrait comme une masse de matière modelable, chargée de couleurs et naturellement imparfaite comme toute chair humaine.  Un courant qui renvoie aux femmes peintres de la montée du Beaver Hall de cette époque à Montréal.

http://cybermuse.gallery.ca/cybermuse/search/artist_work_f.jsp?iartistid=5180

 Puis Paul Nash, un magnifique tableau Bombardement de nuit, scène de la Seconde guerre je crois, que des artistes figuratifs actuels reconnaîtraient comme un des leurs j’imagine. http://cybermuse.gallery.ca/cybermuse/search/artist_work_f.jsp?iartistid=3951

Dans un autre registre, exposition temporaire peut-être ou permanente, un installation de Geoffrey Farmer, accumulation d’une centaine de marionnettes créées par des collages d’éléments graphiques et matériaux puisés ici et là, pour le musée, avec une manière qui rappelle le pop art et le dadaïse, ou tout simplament carnavalesque.  Un effet d’accumulation saisissant et réjouissant.

Enfin, pour terminer, un élément d’expo qui me semble essentiel au succès de l’expérience: l’inattendu, la surprise que provoque bien que discrètement l’insertion d’une oeuvre photographique actuelle, encadrée dans un cadre rustique trouvé par l’artiste Gareth Moore dans la collection permanente.  D’autres musées l’ont fait et le font, comme les dialogues entre oeuvres anciennes et artistes actuels, mais c’est toujours inspirant dans tous les types d’expo (même s’il ne faut pas en abuser au risque d’en faire une recette…sans surprises!).  Si discrète qu’on se demande si c’est une oeuvre du 19e siècle parmi les autres avant de s’approcher.  Pélerinage incertain, c’est le titre de ces interventions ici et là et de cet article, car il rend bien ce qui peut faire d’une visite de collections permanentes autre chose qu’un devoir de consommation d’oeuvres qui risque de provoquer la nausée et prévenir de tout retour au musée! À votre tour maintenant, sous forme de flash, de quelques mots, images ou de références ou de textes plus élaborés.

Jean-François Leclerc

Centre d’histoire de Montréal

Chers créateurs, collaborateurs et amateurs d’expositions…

Posté par francolec dans : Exposition , ajouter un commentaire

Chers créateurs, collaborateurs et amateurs d’expositions en tous genres – histoire, art, civilisation, sciences, nature etc.  Aidez-nous à faire de vos expérience d’expositions une réussite.  Bien d’entre ceux qui travaillent avec créativité et acharnement à des expositions doivent se contenter des rares, très rares critiques ou commentaires d’animateurs, critiques ou chroniqueurs sur les expositions que nous présentons, surtout en dehors des expos en arts visuels.  Ou dans le meilleur des cas, ce sondages ou d’enquêtes auprès du public.

L’exposition, grande ou petite, est d’abord un moyen de communication.  Elle vise un public et cherche à faire découvrir, à questionner, à changer les perceptions dans le meilleur des cas.  Expo, quand tu nous tiens, ce titre renvoie aux expériences marquantes ou inspirantes que peuvent produire certaines expositions.

Je veux savoir ce qui vous a branchés, plus, animés, surpris, stimulés dans les expositions que vous visitez.  Pas besoin de commentaires élaborés, mais svp,évitez les simples “j’ai aimé ça”, “très beau”, “nous a appris beaucoup de choses”.  Un petit effort pour vous interroger:  qu’est-ce qui fait que vous avez aimé une exposition, quel élément de l’exposition, quelle trouvaille de présentation, quels atmosphère, parcours, texte ou ton du texte, quel design, quel accueil vous a particulièrement accrochés pour que l’exposition soit plus qu’un bon moment qui ne laisse pas de traces entre un resto, une promenade et un verre dégusté en bonne compagnie sur une terrasse.

Laissons les expos qui vous ont déçues se suffire à elles-mêmes et se terminer de leur belle mort en paix.  Même dans celles-ci, soyez surtout habiles à dénicher ce qui marche, ce qui vous touche et en curieux allumés que vous êtes à vos heures, cherchez ce qui a fonctionné dans ce grand collectif de création qu’est une exposition.  Toute équipe qui prépare une expo, réussie ou non, fait tout et plus dans des conditions pas toujours idéales, pour communiquer,  plaire, faire comprendre et faire découvrir.  Mais c’est vous qui pouvez nous aider à aller plus loin!

N’oubliez pas de nous donner les coordonnées des expos visitées, et des images ou photos si possible (mais attention, la photo n’est pas toujours la bienvenue dans tous les lieux d’expo, question de droits, sinon pour une vue d’ensemble et encore).  À défaut de photos, vos mots et expériences m’importent d’abord!

 Allez!  Je donnerai l’exemple dans le prochain article.

Jean-François Leclerc

Centre d’histoire de Montréal

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